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CHAPITRE XXXVI

Autre académicien. — Camille Rousset.

C’est un historien, et c’est surtout l’historien d’une époque. Il a trouvé une veine, il l’a suivie, il s’y est tenu. Il y a au ministère de la guerre la légende d’un modeste professeur du lycée Bonaparte qui, pendant longtemps, vint régulièrement s’asseoir dans les salles à peu près solitaires de la Bibliothèque ; pendant plusieurs années il ne cessa de fouiller dans les archives du Dépôt. Il s’occupait d’une histoire de Louvois. C’était M. Camille Rousset. Tout le monde avait fini par s’intéresser à lui, depuis les employés jusqu’au ministre lui-même ; tout le monde s’empressait pour lui faciliter ses recherches. Nous aimons, chez nous, les gens qui s’attellent résolument à une tâche et qui la mènent à bout avec simplicité.

Il ne pouvait s’adresser en meilleur lieu pour écrire cette histoire ; il ne pouvait même s’adresser que là. Fondé par Louvois lui-même, le Dépôt de la guerre