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CHAPITRE XXX

Autre académicien. — Octave Feuillet.

M. Octave Feuillet, qui devait exceller, à un certain moment, dans la peinture des mœurs de province, est né en pleine terre provinciale, à Saint-Lô, la plus jolie, la plus pittoresque et la plus calme de toutes les petites villes normandes. Je n’y ai passé qu’une fois, et je la revois toujours, vieille et fleurie, avec ses rues escarpées, ses maisons noires, et sa superbe église bâtie sur un rocher qui domine une vaste étendue de pays, toute une campagne fertile, aux lignes harmonieuses.

Ce paysage suffirait, au besoin, à expliquer le tempérament littéraire de M. Feuillet, d’après la théorie des milieux de M. Taine. Qu’on y ajoute la vie de famille dans ce qu’elle a de modeste et de charmant, mais d’un peu froid ; les tableaux reposés qu’il eut tout d’abord sous les yeux ; la vue continuelle d’un horizon agreste ; l’aspect du va-et-vient des femmes