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trées irées, du maréchal de Richelieu, du duc de Villars, du duc de la Force, du duc d’Harcourt, du duc de Coislin, du duc de Rohan-Guéménée, du prince de la Trémouille, du prince de Beauvau, tous académiciens par la grâce de Dieu ?

Cependant, par un scrupule qui l’honore, M. le duc de Noailles voulut faire bien les choses ; il tint à honneur d’attacher son nom à un livre. Ce livre il n’alla pas le chercher fort loin ; il n’eut pas même besoin de sortir de son château pour en trouver le sujet. Les annales de sa famille lui fournissaient des renseignements nombreux sur Madame de Maintenon ; il se décida à les mettre en œuvre et à refaire l’histoire de la belle marquise ; histoire, selon lui, très imparfaitement et surtout très irrévérencieusement écrite jusqu’à présent.

Il en publia deux volumes en 1848 ; le moment n’était peut-être pas heureusement choisi, mais le duc de Noailles était pressé, et ce furent ces deux premiers volumes qui l’aidèrent à conquérir le fauteuil de Chateaubriand.

Sa réception en séance publique eut lieu au mois de décembre 1849. Tout ce qu’il y avait à Paris de la haute société en train de se reconstituer, ne manqua pas à cette fête. L’Académie triomphait d’avoir son grand seigneur à jeter en défi au parti démocratique.

Une fois parvenu au but de ses vœux, on s’imagine le duc de Noailles bien empressé à continuer son Histoire de Madame de Maintenon. Erreur ! Il mit dix ans à y ajouter deux volumes. Le troisième commence par un chapitre sur Saint-Cyr, accompagné d’une note. Lisez-la bien, cette note qui n’a l’air de rien au premier aspect : « Ce chapitre a déjà été imprimé et publié à petit nombre en 1843 ; on peut