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CHAPITRE XXIV

Autre académicien. — Victor-Marie Hugo.

Lorsque M. Victor Hugo se demanda s’il devait se présentera l’Académie, — ce jour-là il dut se livrer en lui un de ces combats qu’il a plus tard définis : une tempête sous un crâne.

Qu’allait-il faire ? Était-ce faiblesse ou sagesse ? concession ou bravade ? témérité ou diplomatie ? Cela répondait-il à quelque chose ou cela ne répondait-il à rien ? Comment cela serait-il interprété dans le public ? Qu’est-ce que ses amis penseraient et qu’est-ce que les journaux écriraient ? L’heure était-elle opportune ? Était-il trop tôt ou trop tard ?

Autant de questions difficiles, délicates, scabreuses, épineuses, hérissées !

Être de l’Académie ; pourquoi ? Avoir un habit brodé de palmes vertes ; à quoi bon ? En quoi ce costume assez maussade pouvait-il le grandir ? En quoi ce titre pouvait-il le rehausser ? Qu’avait-il à gagner à devenir