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petits mémoires littéraires


Celui que l’on m’apporta
L’autre jour était bon, sans doute ;
Très bon… et surtout la croûte….
Mais j’aime mieux celui-là.

Allons faire à la pâtissière
Mon sincère
Compliment.
Excellent ! excellent !!

Mais je voudrais pouvoir donner une idée de la musique qui accompagne ces vers, — musique docte, large, imposante.

M. Cabaner n’était pas un plaisantin, un frivolin ; il prenait tout au sérieux dans la vie. Écoutez plutôt les galantes propositions qu’il adresse, en un sonnet, à une dame non moins sérieuse que lui. Cela se chante comme l’Éloge du Pâté, mais sur de graves accords de plain-chant.

Dans notre chambre, un jour, les fenêtres bien closes,
Si tu veux, tous les deux, seuls, nous allumerons
Deux longs cierges de cire, et nous reposerons
Sur un riche oreiller mol et blanc nos deux fronts…

Voilà de ces façons de s’amuser qui n’ont rien de banal.

Et sans avoir recours au parfum lourd des roses,
Rien qu’avec les senteurs funèbres que ton corps
Répand lorsque, la nuit, il livre ses trésors,
Nous nous endormirons, et nous resterons morts.

Les senteurs funèbres du corps de la dame peuvent surprendre des esprits bourgeois, mais ce n’est pas pour eux que rime et chante M. Cabaner.

Ainsi donc, les deux amants sont morts, entre deux