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M. DE JOUY

est toujours resté l’homme de la vallée de Bièvre. Le beau du Consulat et de l’Empire, l’ermite, le causeur, le franc-parleur n’a jamais pu dépouiller entièrement le villageois de Seine-et-Oise, — naïf villageois, avec du bon sens et de l’esprit itou, le coq de son village et aussi des grandes villes !

Il se perdit pourtant par la politique. C’est là le mal. — Il avait fait des vaudevilles pleins de sel et de calembours, des opéras tout brillants de feux de Bengale, des romans palpitants d’actualité, des tragédies jouées par Talma. Il se dit que la politique n’était qu’une autre espèce d’opéra et de tragédie, et que le premier-Paris se traitait absolument comme le couplet de facture. Parce qu’il avait coiffé un comédien d’une perruque de sa façon et que le public s’était mis à trembler devant cette perruque, M. de Jouy voulut confectionner des toupets en grand et en coiffer non plus les comédiens du Théâtre-Français, mais les comédiens des Tuileries, cette fois.

Il entra donc dans le Courrier français comme il serait entré dans le vestibule de l’Académie royale de Musique. L’ermite jeta le froc aux