de Barruel-Beauvert ; conduis-moi tout de suite chez le président de la section de l’Unité, rue des Saints-Pères. — C’est différent, murmura le cocher, à qui ces mots imposèrent. » Et il fouetta ses chevaux.
Ici, laissons M. de Barruel-Beauvert prendre la parole :
« Ce président de la section de l’Unité était un ancien écuyer de main de S. A. R. Madame, comtesse d’Artois ; et, la reconnaissance ne m’étant point à charge, je le fais connaître publiquement pour mon sauveur : c’est le chevalier de Cubières. Le chevalier avait toujours eu du goût pour le gouvernement populaire. La lecture, l’étude de certains livres lui avaient donné de fausses idées de liberté. Enfin, je dois cette justice au chevalier de Cubières : me voyant entrer chez lui, et se doutant bien que je venais des Tuileries, il m’embrasse et me dit : — Je justifierai la noble confiance que vous avez en moi ; nous ne sommes point du même parti, mais nous pouvons toujours nous estimer et nous aimer. Restez ici : vous y serez en sûreté ; personne ne s’avisera de venir vous y chercher. Vous me permettrez de vaquer à mes affaires et à celles de la section. Voilà ma bibliothèque. J’irai moi-même avertir votre valet de chambre que vous êtes chez moi, afin qu’il ne soit pas en peine de vous et qu’il vous apporte ce dont vous aurez besoin ; mais je lui recommanderai de ne pas venir pendant le jour, de crainte qu’on ne le suive et qu’il ne vous fasse découvrir, ce qui nous perdrait l’un et l’autre.
« Le chevalier de Cubières, ajoute M. de Barruel, a eu des torts dans l’esprit des royalistes ; mais, dans