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MA JEUNESSE

Je suis né avec le dix-huitième siècle, et je suis mort en même temps que lui. C’est une période de plus de quatre-vingts ans que j’ai parcourue.

La Rochette de La Morlière, de qui je suis issu, habitaient Grenoble ; je ne m’appesantirai pas sur leur noblesse, que l’on a cherché à rendre incertaine. Plusieurs ont prétendu que La Morlière était le nom d’une terre, et que je ne devais mon titre de chevalier qu’à la décoration de l’ordre du Christ, décoration qui me fut gracieusement octroyée par Sa Majesté portugaise. Quoi qu’il en soit de ces assertions, et de leur plus ou moins de fondement, il n’eût pas été sans danger de les soulever devant moi, car mon épée est souvent sortie du fourreau pour des motifs moins sérieux.

Mon épée, entendez-vous, monsieur ? non pas l’épée d’un simple gentilhomme, mais l’épée d’un