Toujours le fils de la maison s’éprenant de la demoiselle de compagnie et lui offrant de l’épouser ! Toujours la noble résistance de celle-ci, et sa fuite avec son petit paquet à la main, et le mariage final ! Je ne suis pas difficile en fait de sujets ; j’admets qu’entre les mains du génie les plus simples sont quelquefois les meilleurs ; cependant celui-ci me paraît pousser le simple et le suranné jusqu’au défi. L’art miraculeux de George Sand, ou plutôt sa science naturelle, se retrouve, il est vrai, à chaque pas dans les développements de l’action et mieux encore dans les épisodes. Comme toujours, le paysage y occupe une large place ; cette fois, c’est le Velay qui a posé devant ce maître ès descriptions, c’est la ville du Puy assise sur un piédestal de lave, c’est la campagne tourmentée et splendide de la Haute-Loire. Ces tableaux abondants et complets interrompent à plusieurs reprises le roman, sans que l’on songe à s’en plaindre ; pour ma part, je dirais presque : au contraire, — tant est lente, et minutieuse, et répétée, et fatigante, l’analyse des amours de M. de Villemer et de Caroline de Saint-Geniex, sans grand bénéfice nouveau pour la psychologie.
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