Page:Monselet - La Franc-maçonnerie des femmes, 1861.djvu/43

Cette page n’a pas encore été corrigée

— Très bien. Mais leurs noms ? répéta Irénée avec anxiété.

— Les noms de qui ?

— De cette dame, de ce monsieur.

— Oh ! s’écria M. Huot, je ne les leur ai pas encore demandés ; demain, plus tard… il sera toujours temps. Ce sont des personnes de distinction.

Irénée, dépité, tourna le dos à M. Huot.

— Est-ce tout ce que monsieur désire savoir ? demanda celui-ci.

— Puisque vous n’avez rien de plus à m’apprendre ! répliqua Irénée avec humeur.

— Vous voyez un homme au désespoir…

— Ah çà ! M. Huot, à quoi vous sert donc votre registre ?

— Il me sert à inscrire les noms des personnes qui me font l’honneur de descendre chez moi. Mais monsieur comprendra facilement que je ne puis pas saisir les gens au débotté. Un maître d’hôtel ne doit pas se montrer aussi rigoureux qu’un gendarme.

— Au moins, avez-vous vu ce monsieur et cette dame ?

— Je n’ai pas eu ce plaisir. Vous voyez un homme qui se trouvait alors à Gujan, où j’avais été consulté un chirurgien de mes amis sur la rédaction de l’annonce que je fais mettre dans les journaux. Ce sont mes domestiques qui les ont reçus : ils ont beaucoup de bagages. On leur a donné les chambres 7 et 8 sur le devant, celles qui ont un papier neuf et des commodes-toilettes.

Irénée interrompit M. Huot :

— Où sont-ils maintenant ?

— Une heure environ après leur arrivée, ils ont demandé un canot.

— Un canot ?

— Pour faire une promenade sur le bassin ; c’est assez l’usage des voyageurs. Nous avons un nouveau tarif depuis quelques jours : pour la Pointe de l’Aiguillon, 2 francs ; pour la Chapelle, aller et retour, 4 francs…