tentatives devaient être continuelles. Arria, la conjurée stoïque ; Galswinthe, cette touchante victime des âges mérovingiens ; Hermangarde, la compagne de l’empereur Franck ; Geneviève de Paris, Héloïse, Jeanne d’Arc, les femmes de Beauvais, Charlotte Corday, continuent la protestation du dévouement ; de même que Tullie, Frédégonde, Anne d’Angleterre, dona Olimpia, Christine de Suède, Théroigne représentant la rivalité ouverte, la protestation vindicative et féroce ; de même, enfin, que Sapho, les Sibylles, Hypathie, la religieuse Hroswita, Christine de Pisan et Mme de Staël continuent la protestation éclatante du génie et de la force intellectuelle.
Il est facile, à certaines périodes, sous l’influence égalitaire de certaines religions, de certaines civilisations, en Grèce, en Égypte, et plus tard en Gaule, de retrouver les traces d’une action plus générale. Qu’était-ce, par exemple, que le royaume des Amazones, sinon une franc-maçonnerie des femmes, admirablement et fièrement constituée ? Qu’étaient-ce que ces bacchantes de Thrace, qui mettaient en pièce les mortels assez osés pour essayer de pénétrer dans leurs mystères ? Et les comédies d’Aristophane n’insistent-elles pas sur l’intervention des femmes athéniennes dans les affaires publiques ? « Nous mettrons les biens en commun, dit Praxagora dans les Harangueuses ; tout appartiendra à toutes : pains, salaisons, terres, richesses mobilières, gâteaux, tuniques, vin, couronnes et pois chiches. »
Plus tard encore, ne voit-on pas éclater dans la servitude des harems, dans le silence des cloîtres, dans l’isolement des châteaux féodaux, parfois même en plein siècle, telles que la Guerre des Femmes et la Guerre des Servants, des révoltes inopinées témoignent évidemment d’un accord, d’un concert ? Il est donc aisé, en remontant le courant des âges, de ressaisir la tradition d’un secret bien gardé, transmis de génération en génération, parfois importé d’un continent dans un autre, la filiation d’un complot quelquefois sommeillant, puis se réveillant à la faveur des conditions propices ou sous la pression d’un asservissement complet.
La Franc-maçonnerie des femmes se manifesta et se constitua graduellement, en France, à une époque relativement assez