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littéraire se faisant traquer pendant huit ans pour un panier de vin dont on voulait qu’il eût bu et qu’il eût trouvé bon.

Puisque je me suis hasardé dans les potins, l’occasion serait belle pour toucher un mot d’une certaine tabatière donnée par Piron à Fréron, et troquée par celui-ci contre un bel habit écarlate. L’histoire est racontée tout au long, de la main de Piron même, dans ses Œuvres inédites, publiées en 1859 par M. Honoré Bonhomme ; mais cela m’entraînerait trop loin. Je me contenterai d’emprunter à cet intéressant volume la réponse de Piron à une lettre de faire part que Fréron lui avait envoyée lors de la mort de sa première femme.


« Ce samedi 19 juin 1762.

« Je prends, monsieur, toute la part possible à la perte que vous venez de faire, et dont m’instruit le billet funéraire qu’on a eu l’attention de m’apporter. C’est une tendre épouse que vous perdez, mais qu’après tout vous ne perdez qu’à moitié, puisqu’elle revivra sous vos yeux dans les en-