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loges à l’année les ont ce jour-là payées au-dessus de leur prix, en faisant dire qu’elles ne les occuperaient pas et qu’on pouvait y laisser entrer des payants. Les danseuses même de la Comédie, qui ont une loge aux troisièmes, après avoir payé leurs places, les ont aussi abandonnées au public. Je ne vous dis rien de l’affluence de monde attirée à ce spectacle. La salle eût été remplie quand elle aurait été deux fois plus grande ; on a renvoyé plus de quatre-vingts carrosses, et dès trois heures il n’y avait plus de billets… »

L’enthousiasme de Fréron ne laisse pas que de faire sourire, bien qu’il parte d’un sentiment respectable ; il est poussé si loin qu’après avoir réclamé le buste de Corneille pour la Comédie-Française, Fréron demande aussi celui de Voltaire. Vous ne le croyez pas ? rien de plus vrai pourtant : « Il serait agréable et glorieux pour la nation, dit-il, que notre théâtre par excellence fût décoré à perpétuité des bustes de nos grands auteurs dramatiques. Quel Français, quel étranger même n’aimerait