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V


FRÉRON ET LES COMÉDIENS

En jouant l’Écossaise, les Comédiens-Français n’obéissaient pas seulement au ressentiment de M. de Voltaire ; ils donnaient aussi satisfaction à leurs rancunes personnelles. Fréron ne les ménageait pas ; il leur disait sensément et nettement la vérité, ce qui est la chose que les comédiens aiment le moins à entendre. Ils furent donc charmés de ce succès, et ils représentèrent la pièce trois fois par semaine. Pendant ce temps, Voltaire en faisait imprimer une seconde édition, augmentée de la Requête aux Parisiens, et d’un Avertissement où il continue de parler au nom de Jérôme Carré. On n’en lira pas sans stupeur l’extrait suivant :

« Comme ce Fréron avait eu l’inadvertance de se reconnaître dans la comédie de l’Écossaise, le public le reconnut aussi. La comédie était sue de tout le monde par