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rable du bon sens et du goût des Français.

Favart. — Hélas ! Avez-vous eu connaissance de la Requête aux Parisiens qui a paru hier et qui a été répandue à profusion ?

Fréron. — Oui ; j’y ai vu que le nom de Frélon serait remplacé ce soir par celui de Wasp, qui en est l’équivalent dans la langue anglaise. Wasp ou Frélon, cela m’est fort indifférent. J’avais même engagé les comédiens à mettre Fréron, s’ils pensaient que cela pût contribuer au succès de la pièce. Ils étaient assez portés à m’obliger ; apparemment qu’il n’a pas dépendu d’eux de me faire ce plaisir.

Sautereau de Marsy. — Sept heures ! d’où vient qu’on tarde tant à commencer ? La police s’opposerait-elle à la représentation, ou les comédiens se sentiraient-ils pris de remords ? (On frappe les trois coups.)

Fréron. — Voici la réponse.

(La toile se lève au milieu du plus profond silence et laisse voir l’intérieur d’un café à Londres. Un homme seul, vêtu de noir, est assis auprès d’une table, sur laquelle il y a une écritoire et des plumes.