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sa flamberge de poëte-mousquetaire. Ecoutez les insolences de ce nouveau frère d’armes, et en quels termes amusants il s’exprime à l’égard de l’auteur de Warwick : « Je voulus rapprocher ce fougueux petit gazetier de M. Fréron, avant que cet excellent critique, que j’ai aimé davantage à mesure qu’il a été plus persécuté, pût même soupçonner l’existence de cet écolier. En conséquence, je les réunis à souper avec MM. Colardeau et Dudoyer. M. Fréron y fut aimable et bonhomme ; son antagoniste, au contraire, y fut tranchant, disputeur, criard et ennuyeux. Jusque-là, je lui avais passé tout ; mais je lui en voulus tout de bon d’être un mauvais convive ; et, par exemple, ce que je me rappelle à merveille, c’est que l’auteur de l’Année littéraire, qui pardonnait encore moins un souper triste qu’un plat ouvrage, me demanda avec une sorte d’impatience quelle était cette bamboche (ce fut son expression) qui parlait au lieu d’écouter, qui avait le ton si affirmatif et se pavanait à table en empereur de rhétorique. »