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Fréron. Lisez, je vous prie, le mémoire ci‑joint, que m’a envoyé son beau-frère… Je me flatte que vous distribuerez des copies de ce petit mémoire. » Il en écrit autant à Élie de Beaumont et à d’Alembert, et il charge ce dernier de parler à Duclos en faveur de son nouveau protégé, l’avocat Royou.

Mais voyez le malheur, et comme la pendaison de Fréron va se trouver forcément ajournée ! D’Alembert a fait la commission de Voltaire, il a vu Duclos : « Je n’ai rien eu de plus pressé, dit-il, que de lui remettre le mémoire du sieur Royou. Il m’a demandé un peu de temps pour faire des informations, et c’est ce qui a retardé tant soit peu la réponse que je vous dois à ce sujet. Il s’est donc informé à différentes personnes de Bretagne, qui sont à Paris, et qui lui ont toutes assuré que ce Royou est, à la vérité, un homme de beaucoup d’esprit, mais un très-mauvais sujet. » Et voilà le scandale à l’eau ! Le seigneur de Fernay, qui n’aimait pas à se compromettre, retira sa protection à Corentin Royou,