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M. Guillard, qui avait ma procuration, s’est peut-être fait payer, c’est ce que j’ignore… Je vous demande mille pardons de tous ces petits tracas ; mais je suis comptable envers mes enfants de ces misères-là, et il faut que je me mette en règle. »

Tous ces détails sont d’un bon homme ; je m’y complais, je m’y arrête, parce que, comme dit M. Du Chatellier, ils montrent par un côté peu connu de sa vie « celui qu’ont certainement le plus défiguré ses adversaires, en le présentant comme un homme sans cœur, sans sentiments et sans délicatesse. »

Aussi comprendra-t-on que je tombe de mon haut lorsque, trois ans plus tard, je vois l’avocat Corentin Royou déclarer une guerre sanglante à Fréron. Compromis dans l’affaire de M. de la Chalotais, ce jeune homme avait été forcé de se réfugier à Londres ; de là, il adressa à Voltaire un mémoire contre Fréron, où sont entassées avec une rage sans égale les imputations qui constituent les plus grands scélérats.