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ET BIBLIOGRAPHIQUES

MOLIÈRE À LA CAMPAGNE

Le Ciel me préserve de manquer de respect à Molière !

Mais je suis bien forcé de convenir que le grand comique n’avait aucun sentiment du paysage.

On n’a pu découvrir dans toute son œuvre qu’un vers à peu près poétique dans le sens agreste du mot : c’est celui que prononce Orgon, dans le Tartufe :

La campagne à présent n’est pas beaucoup fleurie.

Encore, au moins, Racine s’écrie-t-il par la voix de Phèdre :

Dieux ! que ne suis-je assise à l’ombre des forêts !

Mais cela ne suffit pas, en vérité, et cette indifférence du grand siècle pour les arbres et les fleurs me remplit d’un étonnement douloureux.

C’est quelquefois plus que de l’indifférence,