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CURIOSITÉS LITTÉRAIRES

Dans ces vains mouvements cherche quelque secret.
 
Bon ! me dis-je, à la France il annonce peut-être

Des ministres du roi qui serviront leur maître…

Comme on le voit, le ton est un peu suranné. Il fallait s’y attendre. C’est dans la jeunesse qu’on fait des vers vieux. Mais, du moins, ceux-ci ne sont pas inférieurs à tous ceux qu’on publiait alors. Ils auraient pu parfaitement être signés Ancelot.

Déjà même l’auteur des Odes et Ballades commence à se faire pressentir. Par moments, le souffle s’élève, l’image se colore, le mouvement se précipite, comme dans cette phrase :

Télégraphe, où sont-ils les beaux jours de ta gloire ?
Sais-tu qu’il fut des temps où, du Nord au Midi,
Tu suivais l’heureux camp d’un despote hardi,
Quand, sur ton front muet posant ses pieds agiles,
La Renommée errait sur tes tours immobiles,
Et disait dans un jour au monde épouvanté
Ou le Kremlin en flamme ou le Tage dompté ?

Ce n’est plus de l’Ancelot alors, c’est presque du Victor Hugo, — du Victor-Marie.

Des notes en prose terminent cette courte satire.

Il est inutile de dire que le Télégraphe n’a jamais été réimprimé dans les œuvres de son auteur.