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ET BIBLIOGRAPHIQUES

Le ministre accorda les fonds demandés, après s’être contenté de rayer de la liste certains ouvrages qui lui paraissaient trop libres.

Puis on attendit avec impatience le jour de la vente.

Ce jour venu, un groupe d’amateurs, se mesurant d’un regard de défi, se précipitait dans la ville de Binche.

« La rue de l’Église ? demandèrent-ils aux premiers habitants qu’ils rencontrèrent.

— Nous ne la connaissons pas.

Me Mourlon, notaire ?

— Il n’y a pas ici de notaire de ce nom.

— Le comte de Fortsas ?…

— N’a jamais existé. »

Le coup était dur pour nos amateurs, qui se voyaient mystifiés de la façon la plus humiliante, M. de Reiftenberg surtout.

Il n’y eut que la famille du prince de Ligne qui se montrât satisfaite de l’aventure.

La vertu de son chef était sauvée.