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CURIOSITÉS LITTÉRAIRES

Lève-toi, notre barde ;
Improvise à l’instant ces magiques refrains,
Chant sublime
Qui ranime
Les cœurs monténégrins !

Le barde ainsi interpellé était Hermann-Léon. Il prenait sa guzla, et chantait ces couplets, dont on ne contestera pas l’allure magistrale :

I

Sur ces monts qui touchent le ciel
Dieu fit naître un peuple de braves.
Unis par un vœu fraternel.
Effroi des nations esclaves.
Gardons toujours cette âme noble et fière
Qui nous égale aux Romains, nos aïeux.
Car la croix sainte est sur notre bannière.
Et dans les cieux notre nom glorieux !

II

Débris d’un empire oublié.
Aux vivants servons de modèles ;
Notre bras, frappant sans pitié.
Fut la terreur des infidèles.
La liberté, sur nos monts toujours fière.
Est digne encor des jours de nos aïeux,
Car la croix sainte est sur notre bannière,
Et dans les cieux notre nom glorieux !

En outre d’Hermann-Léon, les Monténéginns étaient joués et chantés par Nathan, Bauche, Sainte-Foy ; Mme Ugalde et Lemercier.