Si Charles Monselet est Breton, s’il prend soin de le rappeler en maintes circonstances, il tend aussi à le prouver et ne laisse échapper aucune occasion d’exalter un Breton.
Le premier auquel il s’attache dans ses écrits est Chateaubriand.
« Depuis longtemps, nous désirions parler de M. de Chateaubriand, un de ces grands cœurs qui rehaussent les lettres et font que le plus humble d’entre les écrivains en marche plus fermement dans l’orgueil de sa profession… »
Ainsi débute la préface des Mémoires d’outre-tombe. Charles Monselet, heureux de l’occasion qui lui est offerte de célébrer un compatriote et fier également de l’honneur qui lui est réservé, ne marchande pas l’éloge à son modèle, encore que la critique n’y perde pas complètement ses droits. Mais, après qu’il a bien analysé l’œuvre et l’ouvrier, il s’arrête une dernière fois au pied de ce rocher du Grand-Bé où sommeille pour l’éternité l’auteur des Martyrs. Alors, se baissant, il cueille, comme des fleurs préférées, ces strophes de Chateaubriand si connues et tant de fois répétées, adressées comme un souvenir d’exil à cette Bretagne bien-aimée, comme un hommage à la terre patrie :
Combien j’ai douce souvenance
Du joli lieu de ma naissance,
Ma sœur,
Qu’ils étaient beaux ces jours de France !
N’est-ce pas le Breton qui reparaît ? N’y a-t-il pas là