de bibliophile, à commencer par ses Vignes du Seigneur, imprimé en caractères rouges, lie de vin, sur papier de Chine. Il apporta le même soin à tous ses livres, car lui, qui se donnait comme un paresseux, était un travailleur acharné qui laisse plus de vingt volumes où coule intarissable, en prose et en vers, cette veine d’esprit toute gauloise.
» Du reste, dans la vie comme dans l’art, c’était un esprit de prime-saut, alerte, jovial, jamais en défaut de saisir les choses sous un angle spécial et de trouver sur tout le mot juste ou pittoresque.
» L’avenir retiendra de son œuvre quelques contes et fantaisies d’une gaillardise spirituelle et gourmande qui lui donneront dans les lettres françaises la place des Jan Steen ou des Van Ostade dans l’école flamande de peinture.
» C’est en littérature un charmant petit-maître. »
(Journal de Bruxelles, 28 mai 1888.)
Ne doit-on pas encore considérer comme de flatteuses appréciations ces deux lettres, signées de noms éminents, et qui, dans leur brièveté, renferment le plus bel éloge qu’on puisse faire de l’écrivain ?
25 mai 1859. Monsieur,
Laissez-moi vous remercier d’un mot par un mot. Dans un des derniers numéros du Figaro, vous avez eu la bonté de citer mon nom avec un accent qui m’a touché. Donc, merci.
J’ai ce que je veux ! Que tous les Vapereau m’oublient, mais que les Monselet se souviennent de moi.
Moi, monsieur, je ne l’oublierai point, et je suis à vous.
Jules Barbey d’Aurevilly.