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CHARLES MONSELET

avec Théophile Gautier qui porte un magnifique Lorgnon suspendu à une chaîne d’or. Vue de Seligmann, jeune violoncelliste connu et très joli garçon. Un M. Jules Brisson, qui se dit mon compatriote bordelais, m’envoie un livre de poésies, avec prière d’en rendre compte…


Mardi 23 mars. Je vais chez Salvator. Il a fait afficher son concert dans les rues. On y remarque cette phrase étourdissante, qui tend à me poser en premier grand-prix de Rome : Fragment d’un opéra inédit de M. Charles Monselet.


Mercredi. — En revanche, je pioche mes portraits fantastiques, du matin au soir.

Et, pour la première fois, je fais défendre ma porte. Et allez donc !


Vendredi. — Je vais chez Houssaye. Vue de Henry Vermot, jeune bourgeois de trente ans, pas mal couvert, assez causeur ; contrefaçon d’Arsène Houssaye. — Je fais ma Revue.

Le soir, je vais au théâtre Montparnasse voir le bénéfice de Joël II[1].


Samedi. — Je tâche vainement de mettre la main sur Houssaye. Mais je ne saurais t’exprimer la tristesse, le découragement qui sont en moi. Je m’ennuie comme un jambon de bois suspendu à l’enseigne d’un charcutier.

… Dis à mes parents : « Heu ! heu !… prou, prou… il vit, il vivoche, il existe… » rien de plus. Le reste à ta sagacité. — Les grands airs de Léo Lespès m’embêtent. · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · ·

Lundi. — Le jeune Jeandron, l’acteur de Rordeaux, vient me voir.


Mardi. — Le frère d’Arsène Houssaye vient m’inviter à

  1. Lafontaine.