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dissertation, et au concours les deux seconds prix de dissertation.

Taine fit au collège Bourbon la connaissance de plusieurs camarades dont l’amitié devait avoir une durable influence sur sa vie : Prévost-Paradol, qui se décida, sur ses instances, à entrer à l’École normale, et qui fut pendant plusieurs années l’intime confident de sa pensée ; Planat, le futur Marcelin de la Vie Parisienne, qui cachait, sous la fantaisie du caricaturiste, un esprit sérieux jusqu’à la tristesse et passionné pour les plus graves problèmes de la philosophie, et par qui Taine apprit plus tard à connaître le monde des artistes et la société élégante[1] ; Cornélis de Witt, qui éprouvait comme Taine un vif attrait pour l’étude de la langue et de la littérature anglaises et qui l’introduisit chez M. Guizot, quand celui-ci revint d’Angleterre en 1849. Guizot se prit de sympathie et d’estime pour le jeune universitaire, vers qui l’attiraient, en dépit de profondes divergences philosophiques, de secrètes affinités morales et intellectuelles. Il lui donna des preuves constantes de cette sympathie dans les concours

  1. On trouvera un article sur Marcelin dans les Derniers essais de critique et d’histoire.