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de style ; il compose des vers latins et des vers grecs ; il traduit en vers grecs ses propres compositions françaises, et la versification latine lui est si familière qu’elle lui sert à exprimer les émotions les plus profondes de sa vie intime.

À côté de l’étude de l’antiquité classique dans laquelle il se plonge au point de composer des vers grecs, de savoir Virgile entier par cœur et de connaître presque aussi bien Homère et Sophocle, il fait une place aux mathématiques, parce qu’il y voit une discipline utile pour l’esprit, un moyen de dompter l’imagination vagabonde, de la soumettre à la logique. Bien qu’âgé de vingt-deux ans et déjà docteur ès lettres, il retourne aux cours du lycée Saint-Louis et il prend un répétiteur de mathématiques. Je ne sais s’il a trouvé dans ces exercices le profit qu’il y cherchait. Les mathématiques n’ont jamais gardé personne des chimères, et, si elles ont peut-être rendu Michelet plus subtil, elles ne l’ont pas rendu plus logique.

Enfin il étudiait régulièrement la Bible. La douceur de l’Évangile, la majesté des prophètes et leurs images grandioses parlaient également à son imagination et à son cœur. Ajoutez à cela la lecture des philosoph