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intuitive, qui met les choses avant les mots ; avec Pestalozzi, il voudrait associer le travail manuel au travail intellectuel, un enseignement qui réunît l’agriculture, le métier et l’école. Enfin, dans ses vues de réformes pour l’Université, dont il vante du reste les mérites solides et modestes, il demande qu’on rende l’enseignement plus simple et plus général, qu’on fasse comprendre les liens qui unissent les sciences, qu’on développe l’homme physique, qu’on mette en rapport le collège, les écoles industrielles, les écoles agricoles. Il est difficile de tirer des idées pratiques très claires des chapitres de Nos Fils qui traitent de ces derniers points, ainsi que de ceux qui sont consacrés aux écoles de droit et de médecine ; mais on peut dire en résumé que la conception de Michelet en matière d’éducation est l’éducation encyclopédique que Rabelais fait donner à Gargantua. Il veut une éducation qui songe au sujet, à l’homme, au lieu de ne songer qu’à un des objets de l’enseignement, à la science.

Les idées de Michelet sur l’éducation ne se bornent pas à l’enfance et à la jeunesse, elles, s’étendent à la nation entière, au peuple surtout qui, à tant d’égards, reste enfant et enfant