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prie comme la Cause aimante. Bien que Michelet, en vertu même du rôle qu’il donne à la justice, fasse du devoir la base de la morale et incarne dans les parents l’idée du devoir, on voit dans toutes ses œuvres que l’idée mystique de la nature et de la patrie, considérées comme objet d’un culte, était au fond sa préoccupation dominante.

Quant à l’éducation intellectuelle, les deux points sur lesquels Michelet insiste le plus sont : 1° la nécessité de ne pas surcharger l’esprit des enfants, de ne pas les accabler par trop d’heures de travail. « La quantité du travail y fait bien moins qu’on ne croit ; les enfants n’en prennent jamais qu’un peu tous les jours ; c’est comme un vase dont l’entrée est étroite ; versez peu, versez beaucoup, il n’y entrera jamais beaucoup à la fois ; » 2° la nécessité de mettre de l’harmonie dans les facultés de l’enfant en n’en faisant pas une pure machine intellectuelle, en faisant des connaissances un tout organique. Pour la première éducation, il veut avec Frœbel développer le talent créateur de l’enfant, lui apprendre à s’approprier le monde et à associer ses idées par l’action ; puis avec Coménius, avec Pestalozzi, avec Frœbel, il recommande la méthode