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parlera presque du même ton de sympathie admirative de Benvenuto Cellini, qui personnifie l’homme de la Renaissance, indifférent au bien et au mal, sensible seulement au plaisir de déployer librement son individualité et de jouir de la beauté sous toutes ses formes, et de Bunyan, le chaudronnier mystique, qui personnifie l’homme de la Réforme, indifférent à la beauté et préoccupé seulement de purifier son âme pour la rendre digne de la grâce divine. Cette sympathie est celle du savant qui apprécie dans un végétal ou un animal la fidélité et l’énergie avec lesquelles il représente le type auquel il se rattache. Taine cherche dans l’histoire les types les plus parfaits des diverses variétés de l’animal humain. S’il les classe et les subordonne les uns aux autres, comme les œuvres d’art, d’après le degré de bienfaisance et d’importance du caractère qu’ils manifestent, on sent bien qu’en sa qualité de naturaliste tous l’intéressent, et que son admiration va surtout à ceux qui réalisent pleinement un type, quel qu’il soit.