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de curiosité et de mode. Ce n’était point sauvagerie de sa part, car nul n’était plus accueillant, quand il croyait pouvoir soit donner un conseil, soit recueillir un avis. Non seulement il était exempt de toute affectation, de toute pose, de toute hauteur, mais il avait le don de ne jamais faire sentir sa supériorité, de mettre à l’aise les plus humbles interlocuteurs, de les traiter en amis et en égaux, de leur donner l’illusion qu’il avait quelque chose à recevoir d’eux.

Ce don n’était point l’effet d’un artifice de courtoisie et de condescendance, mais tenait au fond même de sa nature et de ses sentiments. Il venait tout d’abord du sérieux de son caractère. Très sensible au talent, à la beauté, la vérité lui importait bien davantage. Il était bien plus désireux de trouver le vrai que de recueillir des éloges. En toute chose, en tout homme il allait droit au fond, persuadé qu’il y trouverait toujours quelque chose à apprendre, et sa conception, toute scientifique, de la vérité lui faisait attacher un prix infini à l’acquisition des moindres notions, pourvu qu’elles fussent précises et sûres.--Aussi préférait-il par-dessus tout la conversation des hommes qui sont maîtres dans un art, dans une