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que comme candidat, une première fois en 1874 où il échoua dans une triple élection contre MM. Mézières, Caro et Dumas, et deux fois en 1878 où, après avoir échoué en mai contre H. Martin, il fut enfin élu en novembre en remplacement de M. de Loménie, peu de temps après Renan. Entre la première et la troisième élection avaient paru les deux premiers volumes des Origines de la France contemporaine ; et, par un curieux revirement, il fut soutenu en 1878 par beaucoup de ceux qui l’avaient combattu en 1864 et 1874. Il apporta, dans l’accomplissement de ses devoirs académiques, la scrupuleuse conscience qu’il mettait à toutes choses, et il ne tarda pas à acquérir une réelle autorité dans cette compagnie à laquelle il avait inspiré une si longue défiance.

Les années 1864 à 1870 forment une période nouvelle et particulièrement heureuse dans la vie de Taine. Ce n’est plus le travail solitaire et claustral des années 1852 à 1854 ; ce n’est plus l’exubérance un peu batailleuse des années 1855 à 1864 ; c’est une activité calme, régulière et comme épanouie. Il aimait ses fonctions d’examinateur pour Saint-Cyr, non seulement parce que trois mois de travail assidu lui assuraient une situation matérielle