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À aucun moment elle ne fut plus marquée que dans les dix dernières années du second Empire. Taine était devenu presque un chef d’école ; les jeunes gens allaient lui demander des directions et des conseils ; il était obligé de laisser le monde usurper une petit part de son temps ; Sainte-Beuve, qu’il voyait régulièrement aux fameux dîners de quinzaine du restaurant Magny, avec Renan, Schérer, Nefftzer, Robin, Berthelot, Gautier, Flaubert, Saint-Victor, les Goncourt, l’avait présenté à la princesse Mathilde en qui il trouva une admiratrice intelligente et une amie dévouée. L’air et la liberté commençaient à rentrer dans l’Université en même temps que dans le gouvernement, et Taine pouvait espérer que l’enseignement public allait lui être rouvert. En 1862, il fut candidat à la chaire de littérature de l’École polytechnique, et si M. de Loménie lui fut préféré, il s’en fallut de peu qu’il ne réussît. L’année suivante, en mars 1863, sur la présentation de M. Duruy, ministre de l’instruction publique, le maréchal Randon, ministre de la guerre, le nomma examinateur (d’histoire et d’allemand) au concours d’admission à Saint-Cyr. Le 26 octobre de l’année suivante, il remplaçait Viollet-le-Duc comme professeur d’esthétique et d’histoire de l’art