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polonaise de 1863, n’était que la réimpression des récits émouvants et éloquents qu’il avait publiés jadis sur les héros et les martyrs de la révolution en Pologne, en Hongrie, en Roumanie.

Le dernier volume de l’Histoire de France avait paru en 1867. Transformé, rajeuni par ses études de sciences naturelles et de psychologie morale, Michelet avait fourni, comme historien, une nouvelle carrière. Non-seulement il avait retrouvé en lui-même la force et la foi nécessaires pour vivre et agir, mais il voyait la France, si longtemps écrasée et étouffée par le despotisme, reprendre peu à peu son énergie passée, reconquérir une à une ses libertés perdues. Il pouvait de nouveau espérer en l’avenir de cette patrie si passionnément aimée ; et il pouvait croire, non sans raison, qu’il avait contribué, par ses pressants appels, à réveiller l’âme endormie de la France. Prompt à devancer, par l’assurance de sa foi, la réalisation de ses désirs, il voyait déjà se lever une génération nouvelle qui aurait appris de lui le respect du foyer, l’amour de la patrie,