Maria Curatolo, qui racontait déjà des histoires :
— Veux-tu m’en dire une ?
Et la petite fit le récit suivant que nous traduisons mot à mot :
,
Je vais conter à présent un conte qui fait peur ou peu s’en faut, c’est le conte du Moinillon.
On conte et on raconte qu’il y avait une fois deux moines, ces deux moines allaient chaque année à la quête, car c’étaient de pauvres gens. Une fois ils perdirent leur chemin, prenant un sentier mauvais, mauvais. Le petit dit au grand :
— Ce n’est pas notre chemin, celui-ci.
— Cela ne fait rien, marchons toujours.
En cheminant, ils virent une grotte bien grande, et il y avait dedans un animal qui faisait du feu, mais eux ne croyaient pas que ce fût un animal. Il dit (le grand) :
— Nous allons maintenant nous reposer ici.
Ils entrèrent, et il y avait cet animal qui tuait des moutons (parce qu’il avait des moutons) et les faisait cuire. Comme ceux-ci entrèrent, cet animal était en train de tuer une vingtaine de moutons et les cuisait.
— Mangez !
— Nous ne voulons pas manger, nous n’avons pas faim.
— Mangez, vous ai-je dit.
— Quand ils eurent fini de manger tous ces mou-