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II
LES PRINCES, LES BELLES-MÈRES, LES FÉES, LES DRAGONS, LE DIABLE — LE JUIF ERRANT ET MALCIIUS — JUDAS ET PONGE-PILATE — BÉNIS SOIENT LES VOLEURS ! — LES AMES DES DÉGOLLÉS — LES BÉVUES DE SAINT PIERRE — LA MÈRE DE SAINT PIERRE — FRÈRE GROS-JEAN — LA RELIGION DES SICILIENS.


Nous revenons à la fantaisie, tout chemin y mène dans les contes siciliens. Les plus nombreux sont des contes de fées qui se passent entre ciel et terre, non sans envahir la terre et le ciel ; mais dans le monde possible les conteurs cherchent les personnages les plus haut placés ; il y avait une fois un roi et une reine.

Au dessous des souverains, on n’admet guère que des princes. Les illettrés sont naturellement monarchistes et ne reconnaissent d’autre supériorité que celle du rang.

Ces petits princes naissent d’ordinaire assez nombreux ; le plus intéressant est toujours le plus jeune. C’est lui qui fait tous les exploits, c’est à lui qu’arrivent tous les malheurs. Il descend dans les souterrains, tue les dragons et les géants, délivre les princesses enchantées et reçoit de leurs mains un fruit