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XI
SUPERSTITIONS BOLONAISES : L’AMOUR, LE MARlAGE , LE BAPTÊME — LA VERTU DANS LES MARCHES. — LA SCIENCE DE MARIUCCIA ET D’ANGELINE — LES SORCIÈRES

Puisque nous avons mis le pied sur le terrain des croyances et des traditions, il faut y rester : c’est de la psychologie populaire, Mme  Coronedi-Berti qui a étudié le sujet avec le plus grand soin va nous dire comment se marient les paysans bolonais. Ils ont à ce sujet certaines idées que notre orgueil appelle des superstitions : ces idées sont bonnes à connaître.

Il paraît que dans les Marches les vieilles coutumes persistent, en dépit des chemins de fer. On ignore ce que nous appelons « faire la cour ; » les relations entre jeunes gens et jeunes filles n’ont rien de cette frivolité galante et bien parée qui n’engage à rien ; lorsqu’un contadin a parlé à une contadine, il est engagé pour la vie. La jeune paysanne ne voit personne pendant la semaine ; elle est trop occupée aux champs pour avoir « du vague à l’âme ; » le soir, elle se couche fatiguée et s’endort vite ; le matin, avant le jour, elle est au travail. Comme elle n’a pas lu de romans, le mariage se présente à elle