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L’âme imprudente du poète
Qui de nos monts brave l’hiver.

» Accourez donc, esprits folâtres,
Venez célébrer son retour ;
Délogez du foyer des pâtres,
Des rocs fendus, des lacs bleuâtres ;
Délogez de l’antique tour.

» Accourez donc, plus vite encore !
Courez, glissez le long des bois ;
Distillez du blanc sycomore ;
Comme les larmes de l’aurore
Volez sur le dos des chamois. »


Et rangés à l’entour du poète plus sage,
Esprits aux blonds cheveux, esprits au frais corsage,
Esprits légers, esprits mutins,
Esprits au gai visage,
Dansaient dans les ravins,
Sous les pins,
De leur ronde rapide ébranlant le feuillage.

« Eh bien ! dit le chasseur, ne vous disais-je pas
» Que je l’entraînerais à vos joyeux sabbats ? »