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» En jouant, nous cueillons d’immortelles pensées,
» Et nos tailles de sylphe, au bruit des eaux bercées,
» Sur la mousse profonde, effleurent dans le val
» Des vieux bois jaunissant le tapis automnal. »
II dit. L’œil du poète et s’exalte et s’égare ;
Puis la voix du chasseur redevient la fanfare
Des torrents, des forêts, des glaciers et des cieux !
Son guide, qui triomphe et pourtant le protége,
Ouvrant le manteau noir étoilé par la neige,
De ses plis ténébreux l’enveloppe sans bruit,
Et le poète errant dans l’éternelle nuit,
De montagne en montagne et d’abîme en abîme,
Se berçait dans sa chute, au gré d’un vent sublime.




VII

Le repos du poète.



Il tombe, il rebondit, il tombe, il tombe encor ;
Et de son œil sanglant jaillit l’étoile d’or.
Abîmes, vous chantiez, vous résonniez de joie !
Toi, terre ! tu tremblais en accueillant ta proie !