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Inondés par les pleurs des cascades plaintives,
Là s’entassaient les rocs, dressés le long des rives ;
Là, dominant les eaux, sur des tertres fleuris
Que disputait la neige au rivage en débris,
Fumait d’un chevrier la cabane isolée,
Seule habitation de la morne vallée.

Mais sur les flancs du val, au pied des monts neigeux,
De loin en loin groupés sous un ciel orageux
Les alisiers, les pins qui peuplaient ces décombres,
Sous les pas du chasseur résonnaient dans les ombres,
Murmures qui roulaient et montaient tour-à-tour,
D’un plus secret orage annonçant le retour.
Soudain, dans l’épaisseur des lointaines ténèbres,
Le chasseur répéta ses hurlements funèbres...
Mais, gravissant du lac le sauvage récif,
Le barde dans la hutte entra d’un pas tardif.




IV

L’arrivée du chasseur.



Là, le blond chevrier, sous son chalet de pierre,
Du foyer, en sifflant, détournant la chaudière,