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Broute sa touffe d’herbe au dessus du brouillard,
Et fait crier ses fers sur la roche esquilleuse……
À toute heure, en tout lieu, mon ame soucieuse
Poursuit d’autres tableaux, n’aime à s’entretenir
Que de graves pensers et de jours à venir.


Venez, chantons du Christ la céleste figure,
Alors qu’aux cieux il remonta,
Et qu’à force d’amour ce Dieu de la nature
Vengea les pleurs de Golgotha.

Cohéritier du pauvre, il a brisé les armes
Que la mort trempait aux enfers ;
Tendre ami de Lazare, il a versé nos larmes,
Et d’un souffle a fait l’univers.

Adam, rêvons ce jour où ton âme ravie,
Au berceau de l’humanité,
Éclose du néant, palpitante de vie,
D’un jour conquit l’éternité !

Devant ses légions froides et décharnées,
Voici Satan, baissant les yeux,
Tout dégouttant de pleurs, d’or et de fleurs fanées,
Et maudissant l’azur des cieux.