Page:Monneron - Poésies, 1852.djvu/22

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

le Poème des Alpes la plainte du Poète et les quatre premiers couplets du chant des Sylphes, dans le même morceau. Quelquefois aussi la pensée se grave dans un vers qui deviendrait proverbial, si la morale des proverbes pouvait dépasser une certaine hauteur moyenne, qui convient parfaitement au vulgaire des hommes.

En voici quelques exemples :

« La vie est un exil, et la mort le retour…
Les pleurs sont du passé : regretter, c’est mourir…
Les saints amours sont fils de nos douleurs, etc. »

Les quelques idées que nous venons d’émettre et le rapprochement des citations, suffisent pour montrer que le poète dont il s’agit n’a pas dit son dernier mot. Si on veut le juger, nous demandons qu’on le fasse en partant de ce point de vue. Mort à 24 ans, Monneron n’a pas eu le temps d’arriver à une complète conscience de lui-même ; combien moins d’achever son œuvre ! C’est à peine si nous pouvons nous faire une idée exacte du style dans lequel ce grand maître aurait finalement travaillé. Il progressait chaque jour, et, si nous voyons clairement les pas qu’il a faits, nous ne pouvons que supposer ceux qu’il aurait faits sans doute.

Du reste, à le prendre simplement tel que ses poésies nous le font connaître, il déploie un riche talent. Il y a dans sa