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Assis sur ce banc vert qu’ombrage le platane,
Regardons à nos pieds cette antique Lausanne
Dont les murs par degrés gravissent les coteaux,
Descendent aux vallons, se plongent dans les eaux ;
Elle semble dormir sur les monts, sur les plaines,
Fière de présider aux fastueuses scènes
Des rives du Léman. — Là, succombe Davel ;
Écoutez ces clameurs qui se perdent au ciel…
Sur l’échafaud sanglant, on l’applaudit sans doute.

Voyez ce jeune enfant qui s’ébat sur la route ;
Il faut l’interroger. — « Que font-ils dans ces prés,
» Vers ces saules pleureurs par le lac effleurés ? »
— « C’est Davel, — dit l’enfant d’une voix attendrie, —
» Qu’on regarde mourir. Il fait à sa patrie
» Un triste et long adieu ! » — Mais voyez cet éclair !...

Le soleil, du bourreau faisait briller le fer !…


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