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III

Le Banquet.



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Aux jours de sa jeunesse on le vit maintes fois
Ranimer les banquets aux accents de sa voix ;
Mais, moins jeune, à la table il rêvait en silence,
À moins qu’il n’eût au cœur une ferme espérance.
Et Davel espérait. — « Oh ! le temps est venu,
» Disait-il à son hôte, où l’ours sera vaincu :
» Nous rognerons sa griffe, et, la tête enchaînée,
» Nous le ferons rôtir à notre cheminée.
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— « Bien parlé ! disait-on, riant avec malice.
» Buvez, major Davel ; nous briserons nos fers,
» Et nous nous vengerons de ces baillis si fiers.
» Dès que l’aube aura lui, Davel, je vous répète,
» Vous verrez près de vous plus d’une baïonnette.
» Notre puissant conseil secondera vos vœux ;
» On parlera de vous chez nos derniers neveux.
— Mais Davel soupirant : « Pourquoi parler de gloire ?
» Dit-il. Je ne demande à Dieu que la victoire.