Page:Monneron - Poésies, 1852.djvu/134

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

La fraîcheur de l’enfance et ses instincts naïfs
Viendront seuls embellir mes rêves fugitifs.
· · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · · ·
N’avez-vous pas, mon ame, au seuil de mon matin,
Dans les parfums du ciel, aux fraîcheurs de l’Éden,
Rêvé parmi les chœurs des ames innocentes,
Qui des secrets d’en haut seules sont confidentes ?
Oui ! les jeunes enfants, archanges inconnus,
D’un rivage sans nom sont les nouveaux venus.
La fleur de la montagne, et les chaudes nuances
Des automnes, pour eux, ne sont que souvenances.
Qu’il essaie un sommeil, ou qu’il aille rêvant,
Tout parle poésie au cœur du jeune enfant,
Et la nature à lui secrètement unie
Lui parle d’autres cieux et d’une autre harmonie !
Il voit les clochers d’or, les portes de Sion,
Des anges et des saints la blanche légion ;
Puis il tend ses deux bras, regrettant tous ces charmes,
Et son œil enfantin laisse tomber des larmes.
Oh ! si fraîche rosée ! oh ! pleurs du séraphin !
Vous ne reviendrez plus rafraîchir notre sein !


III

Souvenirs du passé ! silencieuses ombres,
Qui glissez dans la nuit sous des feuillages sombres !