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En spirale perce les cieux,
De la nuit déchire les voiles
Et là-haut, croisant les étoiles,
Fait étinceler les essieux.

Où vont-ils ? aux rayons des lunes passagères,
Les chevaux emportés argentent leurs crinières.
Puis, franchissant d’un bond le soleil qui s’enfuit,
Vont s’éclipser plus haut dans la céleste nuit.

L’éther ! l’éther ! séjour des ames !
Voyez sur leurs ailes de flammes,
L’une après l’autre apparaissant ;
Du fond des rêveuses campagnes
Elles appellent leurs compagnes
Alentour du char bondissant.

Les musiques de l’air aux vagues harmonies
Bercent leur ronde au fond des plaines infinies,
Et, guirlande d’amour, en chantant l’Éternel,
Elle embrasse à la fois et la terre et le ciel.

« Holà ! cocher, arrête ! arrête !
Voici ma mère à cette fête,
Qui passe et me tend ses deux bras !
Oh ! je ne suis pas infidèle