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XIII

ADIEU.



 
Je veux pour toi dire mon chant suprême ;
Car pour une âme inhabile à s’ouvrir,
Il est si doux de redire qu’elle aime,
Quand ceux qu’elle aime ont dit : « Il faut partir. »
Oui, j’ai goûté rêve, avenir, tendresse ;
Sur moi des cieux il tomba quelques fleurs ;
Et cependant il manque à ma richesse :
Toi qui t’en vas, laisse-moi de tes pleurs.

Je t’avais dit (ô rêve plein de charmes !) :
Je te suivrai loin de ton beau pays ;
Pour le pleurer nous confondrons nos larmes ;
Nous redirons nos jours évanouis.
Mais non, toujours il fallut à ma vie
Cet autre exil… solitude des cœurs !