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VIII

LE RÊVE DU POÈTE.



 
« De qui me parles-tu, céleste rêverie,
Mystérieux concert de mon âme attendrie ?
D’un temps sans origine es-tu l’écho secret,
Un espoir que j’ignore, ou mon dernier regret ?
Es-tu l’hymne nouveau de la harpe infinie
Dont le cœur des élus comprend seul l’harmonie ?
Ou bien l’appel trompeur de quelque esprit subtil ?

» Peut-être est-ce mon âme au retour de l’exil,
Qui du ciel entr’ouvrant le lointain sanctuaire,
Contemple son image errante sur la terre,
Ou quelque ange éploré qui regarde ici-bas,
Et, jetant un adieu que je ne comprends pas,
Laisse tomber d’en haut sur l’ombre de lui-même
Quelques pleurs… souvenir de sa beauté suprême.