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VII

ROBERT LE MINEUR.



 
Creusez, jeune ouvrier… Dans la nuit souterraine
Le vent du ciel apporte un parfum de printemps.
L’air est bleu, l’air est frais, remontez vers la plaine ;
Là, peut-être l’amour vous pleure dès longtemps.

« Bientôt je reverrai la blonde Éléonore, »
Se disait le pâle Robert ;
Et dans ce vague espoir, il creuse, il creuse encore ;
La roche éclate sous son fer.
Dans ce vivant cercueil son œil noir étincelle,
Comme s’il devinait les cieux ;
Puis, s’essuyant le front, il dit : « Elle est trop belle ; »
Et des pleurs voilent ses grands yeux.