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PRÉFACE



Depuis quelques années les origines du théâtre modernes ont excité en Europe une attention universelle, et parmi nos voisins, il n’est pas de peuple dont les premiers tâtonnements dramatiques n’aient été présentés au public avec plus ou moins de secours pour les faire apprécier. Dans ce mouvement, la France, comme presque toujours, a ouvert la marche : aussi, en peu de temps les travaux de ses littérateurs et de ses bibliophiles l’ont mise en état de présenter à ses enfants et aux étrangers une couronne dramatique non moins riche et non moins brillante que celle de ses rivales (1).

Dans cet état de choses, les travaux de Beauchamps et des frères Parfaict (2) ne suffisaient plus, et cependant se consultaient toujours, faute de mieux; les idées qu’ils exprimaient, incomplètes ou fausses, continuaient à se propager, sans que les travaux des éditeurs modernes pussent prévaloir contre elles, lorsqu’un homme qui avait mûri pendant un grand nombre d’années des études profondes sur le sujet qui nous occupe, fut appelé par le choix de M. Fauriel à les communiquer au public de la Sorbonne. Grâces soient rendues au savant professeur de littérature étrangère, à son suppléant surtout! car, pour ne parler que de moi, M. Charles Magnin m’a appris beaucoup de choses nouvelles, et dans d’autres circonstances il a exprimé d’une manière aussi juste qu’heureuse des idées dont mes observations m’avaient apporté le germe, mais qu’une nature moins libérale m’empêchait de coordonner et de produire.